En moto comme en scooter, l'équipement, c'est votre deuxième peau. C'est pourquoi la Mutuelle des Motards a inclus d'office dans ses contrats moto le remboursement de votre équipement en cas de chute. Mieux vaut donc prévenir que guérir, et investir dans un équipement complet et de qualité. Le casque, élément incontournable, ne suffit pas, notamment pour vous protéger en cas de chute, éviter des brûlures (ou dermabrasions), voire des fractures. Retour sur les indispensables vêtements de protection.
1. Motards et scootéristes, un équipement inégal
Si la majorité des motards s'équipe suffisamment pour affronter les dangers de la rue et de la route, nombre d'entre eux (environ 50%) ne développent malheureusement ces bons réflexes qu'après une première chute, synonyme de séquelles dans deux tiers des cas. Il en va de même chez les scootéristes : dès la première chute, la grande désinvolture dont ils font preuve en matière d'équipement est souvent guérie. Malheureusement, les conducteurs de cyclos et de scooters sont d'emblée beaucoup plus nombreux que les motards à négliger la question de l'équipement. La palme revenant au livreur de pizza coiffé d'un jet non-attaché, circulant en baskets, pantalon de toile et t-shirt et zigzaguant cigarette en bouche et sans gants : en cas d’accident, synonyme de frottement corsé avec le bitume, notre livreur ressemblera comme deux gouttes d'eau à sa livraison. Avec ou sans anchois ?
2. Des statistiques qui font mal
Selon une étude 2-Roues Lab menée récemment, 95 % des motards circulant en grosses cylindrées portent un blouson, cuir ou textile. Mais de leur côté, 46% des scootéristes avouent ne pas toujours porter un blouson. Si la majorité des motards portent des gants, 46 % des scootéristes ne protègent pas leurs mains. Une tendance qui devrait logiquement s’inverser avec l’obligation, depuis novembre 2016, de porter des gants homologués pour tout conducteur et passager de deux-roues motorisé. Une tendance qui a conduit la Mutuelle des Motards, pour inciter les conducteurs de 2-roues à mieux se protéger, à inclure la garantie Équipement conducteur dans tous ses contrats 2-roues : celle-ci prévoit l'indemnisation de l’ensemble de vos vêtements de protection à concurrence de 1 000 € (jusqu'à 2000 € si l’option Équipement conducteur optimal a été souscrite), sans franchise en cas d'accident.</p> <h2 id=">3. S'équiper, oui mais comment ?
Matériaux ultralégers pour la belle saison, vêtements de ville dissimulant totalement les protections indispensables (épaulettes, coudières, dorsale), lignes féminines... Il est définitivement révolu, le temps où les fabricants ne vous proposaient que des tenues singeant les champions de moto et ne vous laissant pas le choix entre frire et cuire au soleil. Quel que soit votre choix (cuir ou synthétique, cordura ou kevlar, imperméable ou hyperventilé), épluchez d'abord la presse spécialisée et choisissez votre équipement en fonction des tests réalisés : ceux de Moto Magazine font depuis longtemps référence, tant au niveau de la résistance des vêtements (testés à même la piste par les essayeurs !) que pour leur rapport qualité-prix.
Le blouson : cuir ou synthétique ?
N’oubliez pas que le blouson ou la veste se portent quelle que soit la saison, et se déclinent en trois grandes catégories : été, mi-saison et hiver. Choisissez-le avec des protections aux coudes, aux épaules et dans le dos. Inutile de rechercher les plus rigides, certaines matières combinent souplesse et qualités absorbantes. Évitez les dorsales en mousse qui ne feront guère office de protection. Préférez également des protections amovibles afin de pouvoir laver votre blouson de temps en temps. En ce qui concerne la matière, les magasins spécialisés proposent en général un large choix : notamment cordura (fibre textile extrêmement résistante). Si les équipements en cuir sont les plus chers, ils sont souvent aussi les plus résistants. Mais les progrès du synthétique sont constants.
Le pantalon : l'embarras du choix
Vous pensiez rouler en jean ? C’est mieux que rien, mieux que les pantalons en toile en tout cas (ils fondent sur les plaies lors des glissades en raison de la chaleur provoquée par les frottements), mais en cas de cascade, gare à la casse. Le genou a tendance à devancer le reste du corps en direction du bitume et la jambe se retrouve parfois coincée sous la moto. Si vous tenez absolument au style du denim, autant opter pour un jean renforcé (la toile est doublée d’aramide ou renforcée par un fil résistant à l’abrasion). Autres solutions, le pantalon en cuir ou en textile. Optez de préférence pour des modèles avec renforts aux genoux, et si vous n’aimez pas votre look cosmonaute, il vous reste la solution du surpantalon, toujours avec les renforts aux genoux. Volontairement très large, il vous permettra de l’enfiler sur votre jean ou pantalon pour aller au travail. Une fois arrivé, vous pouvez l'enlever, ni vu ni connu.
Les gants : désormais obligatoires
Depuis le 20 novembre 2016, il est obligatoire pour tout conducteur et passager d’un deux, trois-roues et quad de porter des gants. Une amende de 3e classe (68 euros) et la perte d’un point de permis sanctionnera les contrevenants. Ces gants doivent porter le marquage CE, sur une étiquette ou l’emballage, pour être mis sur le marché européen et les fabricants doivent établir une déclaration CE de conformité.
Au-delà de l’obligation, ne faites jamais l’impasse sur les gants : en cas de chute, votre premier réflexe sera de tendre les mains devant vous pour amortir le choc, comme si vous étiez à vélo. Brûlures et fractures assurées ! Rien ne vous empêche d’opter pour un modèle chaud et couvrant pour l’hiver et une paire légère et respirante pour l’été… mais surtout ne les oubliez pas. Les meilleurs modèles possèdent des coques pour protéger le dos des mains et les premières phalanges. Vérifiez bien que vous êtes à l’aise dedans, que vous pourrez manipuler facilement les commodos de votre machine, que les coutures ne vous gênent pas et que le système de fermeture au niveau du poignet est suffisant pour ne pas les perdre en cas de chute.
Les bottes : en toutes saisons, c'est possible
En cas de chute, les bottes protègent mollet, malléoles et orteils, les équipements de moto étant dotés de plus de protections antitorsion. À défaut, optez, au moins, pour des chaussures montantes protégeant vos pieds jusqu'au sommet des chevilles, et bannissez les simples baskets ou les chaussures de ville (maquiller vos pieds façon pizza sera la cerise sur le gâteau en cas d'accident). Il existe toutefois désormais des chaussures moto de type baskets renforcées, de quoi ne pas sacrifier le look à l’efficacité. Là encore, vous trouverez un vaste choix dans les magasins spécialisés, que vous soyez à la recherche de bottes de circuit (équipées de sliders en cas de frottement sur la piste et de dispositifs antitorsion), de bottes de balade (chaudes et imperméables), de bottes plus discrètes et plus légères, conçues pour la ville tout en offrant le même niveau de sécurité, ou de baskets moto. Ces dernières années, les progrès des fabricants se sont révélés spectaculaires, notamment concernant le matériel d'été, aussi résistant qu'aéré.
L'équipement pour la piste
Sur circuit, c’est incontestablement la combinaison en cuir avec coudières et genouillères qui résiste le mieux aux glissades prolongées. À défaut, optez pour un blouson et un pantalon tout en cuir, rattachés l’un à l’autre par une fermeture Éclair. Si la dorsale n’est pas systématiquement obligatoire, elle est pourtant indispensable pour protéger votre dos. Passé un certain cap dans la prise d’angle, les « sliders » aussi deviendront nécessaires. Côté gants, choisissez-les renforcés pour protéger les poignets, les phalanges et surtout la tranche des mains côté auriculaire. Avec les mains, ce sont les pieds qui trinquent le plus en cas de chute : privilégiez les bottes qui protègent la malléole et les extrémités ; certains modèles sont équipés de chaussons intérieurs renforcés et de dispositifs antitorsion de la cheville). Prenez garde aux équipements doublés en matière synthétique – la surchauffe en cas de chute est douloureuse. Mieux vaut prévoir des sous-vêtements en coton (caleçon, sous-gants, mi-bas…), un cuissard de vélo sous la combi’ pour éviter les irritations entre les jambes. Et pour vous épargner les ampoules aux mains, des gantelets en strap vendus en pharmacie. Dernier élément important avant le choix de votre combinaison : celle-ci doit être étriquée, car le cuir se détend au fil des mois et va s’adapter à votre morphologie. À prendre aussi impérativement en compte si vous devez acheter une dorsale à bretelles à utiliser sous votre combi'.
Les airbags
Qu’ils se déclinent sous la forme de gilet ou intégrés à une veste, les protections gonflables ont le vent en poupe. La majorité des modèles entourent le buste de coussins qui se déploient lors d’une collision ou d’une éjection, selon leur degré de sophistication. La technologie évolue d’ailleurs très rapidement : les modèles les plus abordables (à partir de 400 €) reliant le pilote à la moto par un cordon sont désormais concurrencés par des produits sans fils grâce une multitude de capteurs intégrés (à partir de 900 €).