Conducteurs de scooters 125 : comment s'informer, s'équiper, s'assurer
Ce sont les moins formés, les moins informés, les moins équipés : mauvaise pioche. Les conducteurs de scooters 125 ont une fréquence d’accidents supérieure à celle des motards gros cube. Raison pour laquelle ils bénéficient d'un accompagnement spécifique à la Mutuelle des Motards.
1. Les accidents de scooter 125, réalité ou cliché ?
Après le cliché du motard inconscient, après l’essor du Vélib’ et la stigmatisation des cyclistes, l’explosion du 125 semble tomber à pic pour fournir un nouveau coupable idéal à l’insécurité routière. Mais qu’en est-il vraiment de l’accidentalité des 125 ?
À la Mutuelle, les statistiques appuient là où ça fait mal : la fréquence des accidents des conducteurs 125 avec un tiers s’avère supérieure de 64 % à celle des motards roulant en grosse cylindrée. Barjots les 125 ? « Attention aux clichés, prévient Bertrand Nelva-Pasqual, responsable du Service Études et Développement Technique de la Mutuelle, où est disséqué le risque lié à chaque catégorie d’usagers. S’il est vrai que les conducteurs de scooters 125 ont plus d’accidents que les motards, il ne faut pas oublier qu’ils circulent beaucoup plus, notamment pour les trajets domicile-travail.
Et les sinistres sont rarement comparables : en moyenne, le coût matériel d’un accident en scooter 125 est inférieur à celui d’un gros cube. » En corporel aussi, les conséquences sont moindres : un scooter est beaucoup plus enveloppant qu’une moto, et les chocs en milieu urbain sont moins violents que sur route, où la vitesse est plus élevée.
À noter que pour les accidents sans tiers identifié (les chutes seuls), les conducteurs de 125 font meilleure figure que les gros cubes : - 23 %. Une tendance due au fait qu'ils circulent moins hors agglomération.
2. Conducteurs de scooters : un besoin d'information et de formation
Les 125 sont-ils pour autant plus prudents ? « Ils sont livrés à eux-mêmes, constate Patrick Jacquot, PDG de la Mutuelle. Ils possèdent souvent une solide expérience d’automobiliste, et ont conscience de leur vulnérabilité dès qu’ils enfourchent un 2-roues. Mais ils n’ont aucune réponse : ce sont les moins formés et les moins informés sur les risques en 2-roues».
Formation à la conduite inexistante, conducteurs sous-équipés : « Pour la Mutuelle, pionnière des produits d’assurance “prévention comprise” et vu l’inaction des pouvoirs publics en matière de formation, l’accompagnement des sociétaires roulant en 125 est un enjeu de premier plan. » Raison pour laquelle la Mutuelle des Motards a lancé dès 1996, avec l'Association pour la Formation Des Motards (AFDM), le stage d'initiation Prise en Main 125.
3. Les conducteurs de scooters plus exposés, sous-équipés
Question d'expérience ? Selon une étude 2-Roues Lab menée récemment, 95 % des motards circulant en grosses cylindrées portent un blouson, cuir ou textile. De leur côté, 46% des scootéristes avouent ne pas toujours porter un blouson. Si la majorité des motards portent des gants, 46 % des scootéristes ne protègent pas leurs mains. Une tendance qui devrait logiquement s’inverser avec l’obligation, depuis novembre 2016, de porter des gants homologués pour tout conducteur et passager de deux-roues motorisé.
Une tendance qui a conduit la Mutuelle des Motards, pour inciter les conducteurs de 2-roues à mieux se protéger, à inclure la garantie Équipement conducteur dans tous ses contrats 2-roues : celle-ci prévoit l'indemnisation de l’ensemble de vos vêtements de protection à concurrence de 1000 €, sans franchise en cas d’accident (jusqu’à 2000 € en cas de souscription de la garantie Équipement conducteur optimale).
De plus, avec le Chèque Équipement Sécurité la Mutuelle donne un coup de pouce aux débutants pour s’équiper.