
Dans la plupart des assurances, deux ou trois sinistres, même non-responsables, suffisent pour se voir claquer la porte au nez. Automatique et sans appel, la procédure de radiation est implacable. Dès sa création, la Mutuelle des Motards s’est positionnée contre ces pratiques discriminatoires en créant les Commissions sinistres. Ainsi, l’humain est placé au centre du dispositif et les sociétaires gardent la main.
Les 54 Assemblées régionales (AR) qui se sont déroulées du 12 au 30 mars dernier constituent un moment fort de la vie démocratique de la Mutuelle des Motards. Outre l’occasion de s’informer sur l’actualité de la Mutuelle et de désigner les sociétaires qui représenteront leurs semblables à la prochaine Assemblée générale (Saint-Étienne, 16 juin 2018), ces rendez-vous ont également permis d’élire, au rythme de trois par AR, 162 représentants des sociétaires au sein des Commissions sinistres. Ils jouent un rôle majeur dans la compréhension de la forte sinistralité à laquelle sont confrontés de rares sociétaires.
Refuser l'arbitraire
Les Commissions sinistres sont la démonstration de la volonté des fondateurs de la Mutuelle de sortir des sentiers battus en combattant l’arbitraire. Exclusivité 100 % Mutuelle des Motards, elles visent à réserver un traitement humain aux sociétaires exposés à une sinistralité anormalement élevée. Avant toute prise de décision les concernant, la Mutuelle interroge et cherche à comprendre là où d’autres résilieraient du haut de leur pouvoir régalien. Ces Commissions se réunissent une fois par an, en janvier, dans chaque département.
Ancrage local
En plus des sociétaires, les Commissions sinistres sont composées de salariés de la Mutuelle et - nouveauté 2018 - d’un délégué bénévole de la Mutuelle. Les représentants des sociétaires, ceux-là mêmes qui viennent d’être élus en assemblées régionales pour une durée d’un an, constituent un maillage territorial qui ne doit rien au hasard. En effet, l’enfant d’une région, fort de sa connaissance des spécificités de la pratique du deux-roues dans son secteur, aura toujours une appréhension plus fine de la hausse de la sinistralité à laquelle peut être confronté l’un de ses voisins sociétaires. Voilà qui évite, par exemple, d’appliquer à un Marseillais une grille de lecture Strasbourgeoise de la situation.
Dispositif plébiscité
Après avoir écouté le sociétaire, la Commission rend un avis consultatif. La Direction générale statue ensuite sur la base de ces conclusions. Plusieurs options sont possibles : la résiliation du contrat, une limitation des garanties ou la préconisation de suivre un stage de perfectionnement à la conduite. Dans ce cas de figure, l’AFDM (Association pour la Formation Des Motards) est toujours privilégiée. En 2017, 19 sociétaires ont été convoqués en Commissions sinistres (20 en 2016) : 4 motards, 7 automobilistes et 8 cyclomotoristes. Le taux de participation de 84 % atteste de la bonne compréhension d’un dispositif qui n’entend pas condamner mais comprendre. D’ailleurs, malgré le très faible nombre de sociétaires concernés, le maintien de ces Commissions, avec la logistique qu’elles imposent, reste totalement justifié pour la Mutuelle. D’abord, car c’est une démonstration supplémentaire qu’elle reste fidèle à la philosophie qui l’a vue naître, qui a toujours privilégié l’humain au détriment du comptable. Et aussi parce qu’une meilleure compréhension de la sinistralité permet une meilleure appréhension du risque, ce qui constitue le cœur de métier de l’assurance.