Pratique pour les uns, synonyme de passion pour les autres, le déplacement quotidien à moto ou en scooter ne s'improvise pas : la Mutuelle des Motards vous livre ici quelques conseils afin que le couple que vous formez avec votre machine soit le plus durable possible.
Maîtriser le langage motard est une chose, savoir comment transporter en toute sécurité un passager en est une autre, surtout lorsqu'il s'agit d'un enfant. Comment transporter des objets fragiles en 2-roues ? Comment préparer un long week-end à moto ? Quelles sont les précautions à prendre avant de prêter votre guidon? Comment entretenir votre moto ou votre scooter ? Autant de gestes du quotidien aussi anodins... qu'importants.
1. Comment bien rouler en duo
Au guidon de votre moto ou de votre scooter, vous souhaitez vous affranchir à deux des embouteillages. En 2-roues, quelques précautions s'imposent pour un trajet avec un proche ou un enfant. Votre passager devra être bien installé, bien équipé et bien maintenu. Vous devrez également adapter votre conduite et briefer votre passager sur son rôle dans votre parcours.
Passager(e) bien installé(e)
Que vous embarquiez votre moitié, un ami, votre belle-mère ou un enfant, assurez-vous que votre 2-roues le permet. Il est hors de question de mettre un enfant à califourchon sur le réservoir. Votre machine doit disposer d’une double selle et de deux repose-pieds pour éviter la crampe du passager circulant les jambes dans le vide (ainsi qu'une amende de 35 €). Pensez également à ce que votre moto possède une ou deux poignée(s) de maintien. Votre passager(e) appréciera grandement de pouvoir se retenir au moment de l’accélération ou du freinage.
Un passager bien équipé
Votre passager(e) est exposé(e) aux mêmes risques que vous sur la route. À moto ou scooter, passager(e) et conducteur doivent être aussi bien protégés par leur équipement. Un passager sans casque et c’est l’amende de 4e classe (135 €). S’il est blessé parce qu’il n’a pas mis son casque, son indemnisation pourra même être limitée. Votre passager(e) doit donc porter un casque adapté à sa tête, avec la jugulaire réglée et attachée, des vêtements robustes et couvrants, ainsi que des gants. En cas de chute, il évitera ou limitera les brûlures de la peau, fractures, etc. Avant de tourner la poignée de gaz, pensez donc bien à vérifier que votre passager(e) porte au moins un blouson, des gants, un jean et des chaussures fermées.
Apprendre à bien se maintenir
Si votre passager(e) n’a jamais enfourché un 2-roues, prenez le temps de lui expliquer que la meilleure façon de se tenir sera de saisir d’une main la poignée de maintien et de vous ceinturer fermement la taille de l’autre. Qu’ainsi il/elle ne s’écrase pas sur vous lors des freinages et reste bien assis(e) lors d’une accélération. N’oubliez pas non plus de lui recommander de s'asseoir le plus près possible de vous pour bien sentir les mouvements et accompagner votre conduite, notamment dans les virages.
Faire corps avec la machine
Si votre passager est néophyte, expliquez-lui qu’il doit accompagner vos évolutions, ne pas faire contrepoids et qu’en se maintenant correctement il n’y a aucune raison qu’il tombe lorsque vous faites pencher votre machine. Précisez-lui également de ne pas écarter les bras ou les jambes en cours de route. N’oubliez pas également de lui expliquer que sur un 2-roues on doit s’attendre à des manœuvres d’évitement, des freinages secs, des accélérations… De votre côté, ne perdez pas de vue qu’il vous faudra adapter votre conduite.
La conduite en duo
En duo, le comportement routier de votre 2-roues est modifié. Votre machine est bien évidemment plus lourde à manœuvrer à basse vitesse (30-40 km/h) ou en courbe. La distance de freinage va également s’allonger, pensez-y et adoptez une vitesse vous permettant d’anticiper. Vous éviterez ainsi de stresser votre passager. Restez à son écoute, et convenez pourquoi pas d’un code pour les longs trajets : par exemple une pression de main pour vous demander de ralentir, deux pressions pour un arrêt… Pensez enfin à augmenter la pression des pneus et régler les suspensions de votre bécane. Même s’il s’agit d’un enfant, mince et léger comme une brindille, la contrainte sur les amortisseurs n’est plus la même, ce qui influe sur votre tenue de route.
Transporter un enfant
Le Code de la route autorise le transport en 2-roues d’un bambin de moins de 5 ans, moyennant « l’utilisation d’un siège conçu à cet effet et muni d’un système de retenue ». Mais si pour Coluche « la bonne longueur pour les jambes, c’est quand les pieds touchent par terre », vous comprendrez aisément qu’il est préférable d’attendre que votre enfant ait les jambes assez longues pour s’appuyer sur les cale-pieds. Une fois installé sur le siège arrière, le système de retenue enclenché, vérifiez que ses pieds ne risquent pas d’être entraînés entre les parties mobiles de la moto (roue, disque de frein, couronne…). Côté équipement de protection, votre enfant court les mêmes risques que vous, mais il est encore plus vulnérable. Il est donc impératif que vous lui fassiez porter des vêtements adéquats : blouson et pantalon solides et avec des protections, chaussures montantes. En ce qui concerne le casque, choisissez-le en fonction du poids et de l’âge de votre enfant. Sachez tout de même que les spécialistes en traumatologie déconseillent fortement le transport sur un 2-roues motorisé d’un enfant de moins de 10-12 ans. De par leur morphologie (notamment à cause justement du poids du casque par rapport à leur corps), les enfants sont beaucoup plus exposés en cas d’accident.
La prise en charge du passager
En adoptant une conduite souple, prudente, raisonnable et adaptée, tout devrait bien se passer, mais on ne sait jamais. En cas d'accident, les dommages subis par votre passager seront toujours pris en charge, soit au titre de votre garantie RC (si vous êtes responsable du sinistre), soit dans le cadre de la Loi Badinter du 5 juillet 1985 (sur l’indemnisation des victimes d'accident de la circulation). Celle-ci prévoit pour les passagers victimes un droit à indemnisation, avant même que les responsabilités de l’accident soient établies.
2. Tout savoir pour partir en week-end
Vous vous accordez une petite escapade, seul(e), en duo ou en groupe. Y-a plus qu’à… préparer l’itinéraire, vos bagages et votre machine, vérifier la météo, etc. Revue de détail des préparatifs incontournables, car en cas de pépin, votre périple peut rapidement virer galère.
Impro ou road-book ?
Il y a les motards qui aiment l'impro et ceux qui préparent à l’avance l’itinéraire afin de repérer les meilleurs points de chute. Pour cela, vous avez le choix entre plonger dans les bonnes vieilles cartes papier, ou éplucher la presse moto (comme les très complets hors-séries « Spécial balades » de Moto Magazine), pour y trouverez notamment itinéraires, hébergements et points touristiques. Vous pouvez également surfer sur le net afin de grappiller conseils, critiques, astuces et bons plans. Vous pouvez aussi concocter votre périple en ligne via des site comme Mappy, Google Maps, Via Michelin, …Vous pouvez enfin éplucher les guides touristiques à la recherche d’infos pratiques, de compléments d’indications pour fignoler votre itinéraire, en fonction de vos orientations.
Pour préparer votre itinéraire, vous pouvez aussi bien sûr opter pour le GPS, dont nombre de modèles sont dédiés à la moto. Vous pouvez alors choisir de vous laissez guider, mais cela ne vous garantira pas de passer par les coins les plus sympas. Ou, plus plaisant, vous pouvez programmer votre itinéraire comme sur un road-book, choisissant les différentes étapes de votre périple. Vérifiez bien à l’achat que l’appareil comporte cette fonction, tous les GPS n’en étant pas dotés, même si cela se fait rare. Vous prendrez soin d’utiliser l’oreillette fournie avec le GPS pour suivre ses instructions, vous évitant ainsi le plus possible de quitter la route des yeux. Et si vous devez utiliser votre oreillette pour téléphoner, faites le à l’arrêt : l’utilisation du téléphone portable en conduisant multiplie le risque d’accident par 3 ; le fait qu’il ne soit pas tenu en main n’y change rien.
L'art de charger son 2-roues
Si vous la jouez routard, la liste des affaires à emporter peut rapidement s’allonger. L’aventure commence avec le chargement de votre 2-roues. Plus vous chargerez à l’arrière, plus l’avant de votre machine sera imprécis. Pensez à répartir le chargement en jonglant avec la bagagerie dont dispose votre moto. En matière de qualité de roulage et de répartition de la masse, la sacoche réservoir s'avère être la meilleure des solutions. Elle se trouve en effet dans la lignée du moteur et du réservoir d'essence qui sont parmi les composants les plus lourds de la moto. La sacoche réservoir est, en outre, idéale pour jeter un rapide coup d'œil sur une carte routière. Le top-case, étanche et rigide, permet de mettre sous clés vos affaires, quant aux valises latérales rigides, elles ne risquent pas de chauffer sur le pot contrairement aux sacoches souples. Enfin, le sac : ne le portez surtout pas sur le dos, c’est très risqué en cas de chute. Sanglez-le sur la selle passager ou l’éventuel porte-bagages. Si les objets les plus pesants sont rangés à l'avant (sacoche), les plus encombrants sont à placer à l’arrière, mais pas trop en hauteur. Il faut également penser que votre passager doit pouvoir monter et descendre de votre monture sans faire l’acrobate ni accrocher le chargement. En circulation urbaine, ne vous faites pas piéger par la largeur des valises lors des remontées de file. N’oubliez pas non plus qu'avec un tel chargement, la conduite et le freinage de votre moto seront forcément dégradés.
Poids autorisé : vigilance
Veillez à tenir compte de la capacité de chargement maximum de votre moto : elle figure sur la carte grise. Les porte-bagages, d’origine ou adaptables, disposent également d’une valeur de charge maximum à ne pas dépasser, idem pour la bagagerie souple ou rigide. Attention, la capacité en litres d’une valise ou d’un top-case ne correspond pas au poids maximum toléré ! Jetez un œil à la notice constructeur.
Les réglages de la machine
Le chargement supplémentaire de votre 2-roues nécessite quelques vérifications et réglages. La chaîne doit être graissée et sa tension contrôlée après le chargement de la moto, et une fois que le conducteur et l'éventuel passager y ont pris place (tous pleins faits). Trop tendue avant le chargement, la chaîne le serait encore davantage après, risquant d'endommager transmission et boîte de vitesses. Idem pour la pression des pneus : suivez les recommandations du manuel d’utilisateur de votre machine avec la pression recommandée (vos gommes doivent être en bon état). Quant à vos suspensions, il vous faudra les « durcir » pour qu’elles absorbent au mieux les creux et les bosses de la route. Le phare doit être correctement réglé de façon à ne pas pointer vers la voie lactée, éblouissant au passage ceux que vous croiserez sur la route. Avant de partir, assurez-vous que vous n'aurez pas d'opération d'entretien à faire en cours de route, et que vos consommables tiendront la distance. N'hésitez pas à faire des remplacements anticipés : pneus, plaquettes, kit chaîne. Pensez également à vérifier les niveaux d'huile, de liquide de refroidissement, de liquide de frein.
Freinages et... louvoiements
Le freinage est directement affecté par le chargement. Ce qui impose donc de prendre plus de marge pour compenser l’allongement de la distance de freinage. L'attaque des freins est aussi altérée (sauf avec les systèmes asservis électroniquement). Il s’agit de se méfier de la tenue de route détériorée par le déplacement du centre de gravité et l’augmentation du poids total roulant. Les réactions des suspensions peuvent engendrer des effets dans la direction (louvoiements, élargissement de la trajectoire). De même, la prise au vent sera problématique (rafales de vent, turbulences lors des dépassements de poids lourds). Enfin, l’enfoncement des suspensions réduit la garde au sol. Ça peut surprendre, surtout en courbe où les béquilles touchent le bitume plus vite que d’habitude.
Le matériel indispensable
Emportez des élastiques type Sandow, des rouleaux de scotch, un jeu d'ampoules supplémentaire, de la graisse pour votre chaîne (tous les 500 km), une bombe réparatrice de pneus et, pourquoi pas, quelques cartouches d'air comprimé. Pensez surtout à la trousse de secours. L’insecte qui rentre dans la manche du blouson, les poussières qui engendrent une irritation oculaire ou la brûlure sur le pot d’échappement n’évoqueront ainsi aucun souvenir au retour. Sans parler des conséquences d'une chute. Un passage à la pharmacie vous suffira pour composer une trousse de secours adaptée à votre lieu de villégiature ou à compléter les trousses de secours moto disponibles dans le commerce. Celles-ci comprennent généralement couverture de survie, assortiment de pansements, bande adhésive, paire de ciseaux, gants jetables et manuel de secours (vérifiez la langue !).
L’option Objets transportés
La garantie Objets transportés, est une exclusivité de la Mutuelle des Motards pour garantir les objets que vous transportez à moto ou à scooter. Accessible à tous les sociétaires de la Mutuelle assurés en Tous Risques, la garantie Objets transportés couvre l’ensemble de votre équipement de sécurité en cas de vol (vêtements de moto et casque, à concurrence de 1500 €) dès lors que le matériel a été dérobé dans des valises ou un top-case (les sacoches souples et les remorques, trop facilement détachables, sont exclues). Idem en cas d’incendie, même si pour le coup, c’est le contrat lié à votre véhicule qui va certainement s’appliquer. Quant au scénario le moins optimiste – l’accident –, c’est l’ensemble de vos objets transportés qui sera indemnisé, exception faite de quelques exclusions compréhensibles (objets de collection, espèces, bijoux, animaux).
3. Objets fragiles : comment éviter la casse ?
Sacoche de réservoir, valises, top-case… sont des solutions de choix pour emporter vos objets fragiles, mais gare aux mélanges « explosifs » ou à la casse. Ordinateur portable, appareil photos, mousse à raser, trousse à maquillage, casque et vêtements de rechange… Si vous envisagez de transporter tout cela, quelques précautions d’usage ne seront pas de trop.
Tri sélectif et calage
Top-case, valises, sacoche de réservoir ou sac sanglé à l'arrière... Peu importe le contenant, il est impératif de protéger vos objets des risques de casse. Mal calés, ils peuvent souffrir des imperfections de la route et se briser en cas de choc avec d'autres effets placés dans le même bagage. Un portable et un antivol n’ont jamais fait bon ménage dans un top-case. Un appareil photos et des produits liquides non plus. Chiffons, papier journal, papier bulles, sacs plastiques étanches... en l'espèce, vos armes sont les mêmes que dans le cadre d'un déménagement, toute comparaison en terme de capacités de transport mise à part. Un tri sélectif s’impose donc pour éviter des cohabitations malheureuses. Quant au chargement, si votre périple risque d'être long, ayez la main légère, chargez de préférence l'avant de la moto (sacoche réservoir) pour ne pas trop perdre en grip, et veillez à ne pas dépasser les limites de poids données par le constructeur : jetez un œil aux conseils de la Mutuelle pour bien préparer un départ en week-end.
Top-case sous surveillance
Même d’excellente qualité et pourvu de serrure, votre top-case n’est pas un coffre-fort. Facile à ouvrir, il se fracture aussi très aisément, un simple coup de marteau suffit à l'exploser. Il va de soi que vous n’y entreposerez jamais des objets de valeur, pièces de collection, bijoux, espèces. Et qu'il vaut mieux éviter de laisser votre 2-roues sans surveillance si votre casque et vos effets vestimentaires sont rangés à l’intérieur. Songez également, si vous transportez votre ordinateur, à sauvegarder très régulièrement vos données et à les séparer du disque dur.
L’option Objets transportés
C’est une exclusivité de la Mutuelle des Motards pour garantir les objets que vous transportez à moto ou à scooter. Vous transportez votre portable dans votre top-case et vous avez un accident ? Vous laissez votre casque ou votre blouson pendant votre journée de travail dans votre top-case et vous êtes victime d’un vol ? L’option Objets transportés vous garantit d’être dédommagé jusqu’à 1500 €.
4. Tracer la route à moto, ça se prépare
Vous êtes sur le départ pour un week-end prolongé ou des vacances à plusieurs centaines de kilomètres, et les heures de route promettent de s'accumuler ? Avant d'enfourcher votre machine, prenez le temps d’effectuer quelques vérifications d'usage et de soigner les préparatifs pour éviter toute mauvaise surprise.
Répétition générale
Si vous n'avez jamais testé la formule du long trajet à moto, avant de vous lancer... entraînez-vous. Sans aller jusqu'à prendre une douche avec votre casque pour en tester l'étanchéité, profitez du week-end précédant le voyage pour engranger 200 à 300 km, vous saisirez mieux les contraintes d'un long périple. À commencer par la nécessité de vous arrêter souvent pour lutter contre la fatigue... et la panne sèche.
Voir et être vu
Bien voir et être visible des autres utilisateurs de la route représente l’une des clés de votre sécurité à moto ou scooter. Avant le départ, nettoyez donc les optiques de votre machine (un phare sale perd jusqu'à 50 % de son efficacité) et vérifiez l’état de toutes les ampoules. Si votre machine est particulièrement chargée, le phare doit être correctement réglé de façon à ne pas pointer vers la Voie lactée, éblouissant au passage ceux que vous croiserez sur la route, petits hommes bleus compris.
Contrôles, niveaux et vidange
Avant de partir, et après une check-list complète de votre bécane, assurez-vous que vous n'aurez pas d'opération d'entretien à faire en cours de route, et que vos consommables tiendront la distance. N'hésitez pas à faire des remplacements anticipés : plaquettes, kit chaîne, bougies. Idem pour les boudins : un changement de pneus légèrement anticipé pourra vous simplifier le voyage avant le grand départ.
Le matériel indispensable
Prévoyez de glisser dans votre sac des ampoules de rechange, des bougies, mais également des répare-pneus, des mèches (pour pneus tubeless) et bombes anticrevaison, des élastiques type Sandow, un rouleau de Scotch, de la graisse pour votre chaîne (tous les 500 km), et, pourquoi pas, quelques cartouches d'air comprimé. Pensez surtout à la trousse de secours. L’insecte qui rentre dans la manche du blouson, les poussières qui engendrent une irritation oculaire ou la brûlure sur le pot d’échappement n’évoqueront ainsi aucun souvenir au retour. Sans parler des conséquences d'une chute. Un passage à la pharmacie vous suffira pour composer une trousse de secours adaptée à votre lieu de villégiature, ou à compléter les trousses moto disponibles dans le commerce. Très compactes, celles-ci comprennent généralement couverture de survie, assortiment de pansements, bande adhésive, paire de ciseaux, gants jetables et manuel de secours (vérifiez la langue !).
5. Prêter son guidon : avec précaution
C'est un fait, certains motards vendraient père et mère plutôt que de prêter leur moto. Pour tous les autres, le prêt de guidon est une réalité. Mais attention, prêter votre moto ou votre scooter ne s'improvise pas : confiez votre guidon à une personne que vous connaissez bien, en qui vous avez confiance. Et surtout, vérifiez que votre contrat d’assurance vous le permet.
Vérifiez votre contrat d'assurance
Contrairement à la Mutuelle des Motards, tous les assureurs n’autorisent pas le prêt de guidon. Pensez à bien vérifier à l’avance que votre contrat n’est pas assorti d’une clause de conduite exclusive et que les garanties qui vous couvrent sont transmissibles à la personne qui prendra votre guidon. Sans cela, en cas de sinistre, vous ne serez pas couvert. Pensez également à décortiquer les conditions générales et particulières de votre contrat : si le prêt de guidon est autorisé par votre assureur, vous aurez peut-être la mauvaise surprise de découvrir une franchise très salée en cas d'accident. À la Mutuelle des Motards, en matière de protection du conducteur, une garantie Corporelle transmissible en cas de prêt de guidon à tous les conducteurs autorisés est incluse d’office dans tout contrat 2-roues. En outre, la conduite exclusive n'est proposée qu'en option. L'option conduite exclusive, si elle est choisie, est synonyme pour le sociétaire d'une réduction de cotisation.
Un permis pour un prêt
Avant de prêter votre 2-roues, vérifiez que l’emprunteur possède un permis valide. En effet, conduire un véhicule sans le permis est un délit et est gravement sanctionné (jusqu'à 1 an d'emprisonnement, 15000 € d'amende plus éventuellement saisie du véhicule et interdiction de conduite durant 5 ans) et place en outre le conducteur en situation de non assurance.
Pour un gros cube ou maxi-scoot, la personne doit détenir le permis A, ou A2. Attention, le A2 est limité en puissance, lire ici .
Pour une 125 (moto ou scooter), la personne doit être titulaire du permis A1, ou le permis B. Attention pour ce permis, plusieurs conditions doivent être remplies, vous les retrouverez ici.
Si vous désirez prêter un tricycle, assurez-vous que la personne remplie bien ces conditions. Et pour un quad, celles-ci. Même un cyclo ne se prête pas comme cela : si la personne est née à partir du 1/1/1988, elle doit être titulaire d'un permis (de n'importe quelle catégorie), ou au minimum être titulaire du BSR, en savoir plus ici. Bien entendu, si vous prêtez une voiture, la personne doit être titulaire du permis B (c'est simple, il n'y a pas d'autre condition). Vous le constatez, prêter son véhicule n'est pas si simple, surtout s'il s'agit d'une moto, d'un tricycle ou d'un quadricycle. Heureusement, la Mutuelle a pensé à vous et met à disposition de tous une "application" qui permet, en partant du véhicule, de savoir quel permis il faut avoir.
6. Entretien : les conseils de base
La longévité de votre moto ou de votre scooter dépend, tout comme votre sécurité, de son entretien. Pas question ici d'en remontrer aux mordus de mécanique, capables de tomber un moteur avec une clé de 14, mais plutôt de vous donner quelques astuces qui vous permettront de préparer au mieux la révision de votre machine, surtout si vous la confiez à un pro.
Les précautions de base
Vous pensez que la bulle installée devant votre guidon s'appelle un pare-brise ? Vous ne savez pas faire la différence entre une chaîne de scooter (si si, il y en a une) et une chaîne hifi ? Quand vous entendez des motards parler d'un quatre-pattes, vous trouvez qu'ils ont le genre agricole ? Ce qui suit a été écrit pour vous : pas question ici de vous métamorphoser en mécano du dimanche, mais de vous alerter sur les précautions de base à observer pour prolonger la vie de votre monture, préparer une révision, et surtout assurer votre sécurité. Si les accidents de moto dus à un matériel défaillant sont rarissimes (0,7 % des accidents, selon le rapport MAIDS), c'est justement parce que les motards savent que leur santé est directement indexée sur celle de leur machine.
Check-up avant une révision
À chaque échéance de révision correspond une liste d’interventions fixes (vidange, filtres, courroie...) et d’autres qui varient en fonction du kilométrage total parcouru et du type de conduite (consommables, réglages moteur...). Tous ces points sont décrits dans le livret d’entretien de votre machine. Cela permet d’évaluer soi-même la majorité des opérations à effectuer. Tenir ce livret à jour en le faisant viser par l’atelier après chaque prestation (tampon, signature) préserve de se faire facturer des interventions inutiles.
Évaluer les consommables...
Évaluer l’usure de ses pneus et plaquettes de frein permet de mieux gérer son budget 2-roues, car leur remplacement peut parfois se décaler par rapport à la révision. Là encore, le manuel d’utilisation de chaque machine contient toutes les informations utiles pour contrôler ces points. Jeter un œil régulièrement à l’état de vos gommes en traquant les éventuelles coupures, déformation des flancs… N’oubliez pas non plus, comme sur une voiture, de contrôler leur pression (une fois par mois). Une fois la tête baissée au niveau des roues de votre machine, inspectez vos plaquettes de freins et n’hésitez pas à les changer si nécessaire. Plus elles s’usent, plus l’usure s’accélère, et au final ce sont les disques qui vont trinquer en même temps que votre porte-monnaie. En principe, on recommande de changer les plaquettes dès que l’épaisseur de la garniture devient inférieure à 1,5 mm. Pour un 2-roues équipé de freins à tambour, vérifiez la course de la pédale de frein (moto) ou de la poignée (scooter). Si elles s’enfoncent sans efficacité, les plaquettes sont usées, il faut les changer.
… et la transmission
Vérifiez régulièrement la tension de votre chaîne (si votre 2-roues en est équipé bien sûr) et profitez-en pour la graisser. Cette opération ne se fait pas à froid, mais au retour du boulot ou d’une balade, pour laisser votre machine se « reposer » toute une nuit. Avant de graisser… dégraissez méticuleusement puis enserrez la chaîne dans un chiffon imbibé de graisse (1 cuillerée à soupe suffira) et faites tourner la roue plusieurs fois à la main pour que la graisse passe partout. Vous pouvez également procéder au pinceau, ou utiliser une bombe aérosol. Si la transmission de votre machine se fait par courroie, vérifiez également son état. Elle ne demande pas d’entretien particulier, sa durée de vie est plus longue qu’une chaîne, mais si elle commence à être « dentelée » il vous faudra la remplacer au plus vite.
Batterie et bougies
Il y a une bougie d’allumage par cylindre au minimum. Si elles sont marron-chocolat, pas de souci. D’un aspect gris ou noir, elles sont malades… craquelées, noircies, bleuies, jaunies, c’est mauvais signe : les électrodes sont mal en point ! Du côté de la batterie, si vous avez besoin de la recharger, utilisez de préférence un chargeur adapté car ceux pour auto envoient un courant de trop forte densité.
La lumière c’est la vie
L’obligation de rouler avec les feux de croisement, pour des raisons de sécurité, sollicite jour et nuit l’ampoule de votre phare. Elle doit donc être changée régulièrement (idéalement tous les ans, au pire tous les trois ans). Ne faites surtout pas d’économie de bout de chandelles. Votre sécurité et votre vie dépendent de la qualité de votre éclairage.
Avant de prendre rendez-vous
Consignez les anomalies constatées (ampoules grillées, rétroviseur ou phare cassé, bruit suspect, etc.) avant de contacter l’atelier pour fixer le rendez-vous. Cela permet au magasinier de commander les pièces nécessaires pour mener à bien l’intervention sans immobiliser inutilement la machine.
Ordre de réparation
Sur la base des informations transmises par le propriétaire du scooter ou de la moto et des barèmes officiels du constructeur, le chef d'atelier établit un ordre de réparation (et un devis sur demande du client). Ce document, rédigé sur un papier à en-tête, doit indiquer le kilométrage à l’entrée dans l’atelier (cela permet de vérifier que l’essai routier a bien été réalisé), la nature exacte et le coût des interventions à effectuer, ainsi que la durée d’immobilisation. Il doit être signé par les deux parties, qui en conservent un double.
Nettoyer ou pas ?
Une machine propre facilitera la tâche du mécanicien (le nettoyage du véhicule ne fait pas partie de ses missions), donc lui fera gagner du temps, donc vous fera potentiellement gagner (au-delà de son estime) de l'argent. La Mutuelle vous déconseille le lavage à haute pression : certes, c’est rapide et apparemment efficace, mais le jet d’eau chaude à haute pression projette les saletés là où elles ne seraient pas allées sans y être poussées. Un jet haute pression appliqué trop près (moins de 50 cm) soulève les joints qui protègent les organes délicats (roulements de roue ou autres, maillons de chaîne, etc.). L’eau y chasse la graisse et la remplace par une mixture de poussières et de sable dangereuse pour les mécanismes. Enfin, l’eau des stations de lavage à haute pression est en général mélangée à du savon dont les composants détergents vont oxyder les connexions électriques.
Nettoyer comment ?
Déposez la selle, le réservoir et les carénages, les panneaux latéraux, etc. qui peuvent être nettoyés séparément, afin d’avoir accès aux parties du cadre qu’ils masquent. Lavez à fond l’ensemble de la moto en prenant soin que l’eau ne se répande pas sur les appareils électriques, ni à l’intérieur du filtre à air. L’efficacité des produits de lavage, si vous optez pour des produits ménagers (efficaces et beaucoup moins cher qu'au rayon 2-roues) dépend beaucoup de la manière de les appliquer et de leur concentration dans l’eau. De l’eau chaude et un détergent, tel qu’un produit à vaisselle ou du nettoyant multi-usage, suffisent à nettoyer la majeure partie de la moto. Sur une éponge avec un peu d’eau, le bon vieux savon de Marseille nettoie bien les plastiques, les jantes et le métal peint, sans laisser de traces. Sur les surfaces que vous ne pouvez pas atteindre facilement, employez du vinaigre d’alcool dilué à 50% et versé dans un pulvérisateur. Pour le carénage, du shampoing lustrant pour automobile fera tout à fait l'affaire. Si votre moto est à transmission par chaîne, n’oubliez jamais de la graisser après chaque lavage.
Faire la vidange soi-même
Si vous tentez votre chance en solo, fiez-vous aux recommandations du constructeur, elles sont claires : il suffit de regarder les kilomètres parcourus et de faire la vidange en fonction des préconisations… Reste un petit bémol. La référence kilométrique n’est valable que si vous utilisez votre 2-roues pour la route. En revanche, pour une utilisation quotidienne en ville, il est préférable de tenir compte du temps d’utilisation, car le moteur est beaucoup sollicité en utilisation urbaine (arrêts et redémarrages fréquents). Ajoutez alors environ 20 % aux kilomètres parcourus, ce qui correspond à peu près au temps d’utilisation. En principe, pour une utilisation quotidienne en ville, faites une vidange au moins une fois par an.
7. Préparer son 2-roues à hiverner
Les mois les plus froids incitent nombre de motards à remiser leur machine au garage. Tous les conseils de la Mutuelle pour qu'à la sortie de ce repos forcé, la remise en route de votre bécane ne se solde pas par de mauvaises surprises.
Avant le garage : le garage
Avant même de remiser votre moto dans votre garage, des précautions élémentaires s'imposent. Direction le garage ou la station service.
- Faites le plein à ras bord. Contrairement aux idées reçues, les réservoirs ne bénéficient d'aucun traitement anticorrosion. C'est le carburant qui fait d'ordinaire office de lubrifiant protecteur. Inutile de vous faire un dessin si le réservoir est à moitié vide et que votre moto ne bouge pas pendant plusieurs semaines.
- Gonflez les pneumatiques, et ajoutez 200 grammes de plus que la préconisation du constructeur, afin d’éviter les déformations. La perte de pression sera inévitable si votre engin reste immobile pendant des mois.
Après le garage : le garage
Une fois chez vous, pour éviter d'amplifier la déformation de vos pneus et soulager les amortisseurs, postez votre moto sur sa béquille centrale. Vous pouvez passer aux choses sérieuses.
- Protégez les carbus. Si votre moto est équipée d’un robinet classique, fermez-le manuellement et videz ensuite les cuves des carburateurs par l’intermédiaire de la vis de purge que l’on trouve en dessous des cuves. Ceci évitera que des dépôts ne viennent obturer conduits internes et gicleurs. Si vous ne parvenez pas à localiser les vis de purge, fermez le robinet. Vous n'avez plus qu'à laisser tourner le moteur jusqu’à ce qu’il s’arrête. Attention, certains robinets ne disposent pas de position « fermé ».
- Protégez la combustion. Sur un quatre-temps, la chambre de combustion communique avec l’extérieur par les soupapes, et son revêtement n’est pas en inox. Pour la protéger, démontez les bougies et envoyez un peu d’huile à l’intérieur des conduits. Donnez un coup de démarreur pour que cette huile vienne bien tapisser les parois puis remontez les bougies.
- Bouchez le pot. Un morceau de tissu gras bouchant la sortie de vos silencieux les protègera contre l’humidité.
- Puisque vous en avez plein les doigts, trouvez un nouveau chiffon gras : toutes les pièces métalliques peuvent être enduites d’un zeste d’huile. Jantes et chromes apprécieront. Pour le réservoir et les pièces de carrosserie, un coup de bombe protectrice fera parfaitement l'affaire. Pensez à graisser la chaîne de transmission.
- Vérifiez avec un densimètre que le liquide de refroidissement de votre moteur bénéficie toujours de son efficacité antigel, qualité qui s’altère avec le temps.
- Profitez de l'occasion pour changer les ampoules de vos phares si elles remplissent leur office depuis plus d'un an. Leur usure est progressive, et la qualité du faisceau n'attend pas qu'une ampoule rende l'âme pour décliner.
- Débranchez et stockez la batterie, si possible à l’abri du froid. Pensez à la recharger régulièrement durant l’hivernage. Une batterie inactive se vide lentement, mais si elle a été stockée déchargée, sa durée de vie chute considérablement.
- Ne commettez surtout pas l'erreur de suspendre votre assurance durant l'hiver car vous êtes toujours civilement responsable de votre machine.
L'assurance, pourquoi faire ?
Votre garage est automatiquement assuré par votre garantie Multirisque habitation (MRH) dès lors que vous le déclarez comme dépendance sur votre contrat. Tout ce qui y est entreposé l’est également, SAUF les véhicules terrestres à moteur (VTM).
Tondeuse auto-porteuse, pocket-bike, moto, scooter et d’une manière générale « tout engin destiné au transport de personnes ou de choses mû par une force motrice quelconque », même non immatriculé, est un VTM. En clair : votre 2-roues à moteur n’est pas un bien mobilier. Du fait même de sa destination, même la vieille moto que vous avez remisée au fond de votre garage et que vous n’utilisez jamais doit impérativement être assurée en Responsabilité civile automobile.
La RC et ses limites
La garantie Responsabilité civile de votre moto vous assure contre les dégâts matériels et corporels qu’elle peut causer à autrui, y compris aux membres de votre famille, suite à un incendie ou une explosion dont elle serait l’origine, ou consécutifs à la chute de ses accessoires, substances transportées, objets... Elle vous assure aussi contre les dégâts causés à autrui par un voleur à son guidon, mais seulement trente jours à compter de votre déclaration de vol aux autorités de police. Mais, pour ce qui concerne les dommages qu’elle subirait elle-même du fait de ces événements, ils seront hélas pour votre poche ! D’où l’intérêt de conserver ou de souscrire des garanties qui préservent votre patrimoine, sans sous-estimer sa valeur, ni les risques.