Le jeune Youtubeur moto Kalipso a sauté dans le grand bain sans attendre. Son permis à peine en poche, il se rend à Magny-Cours pour participer à un Open Mutuelle des Motards sous les conseils avisés de Kenny Foray, pilote instructeur et récent champion de France Superbike. Arrivé ultra stressé, reparti heureux d’avoir posé le genou sur la piste.
Thibault, alias Kalipso, est parvenu à se faire un nom dans le domaine de la vidéo moto en évitant les grosses ficelles façon acrobaties plus ou moins maîtrisées ou passagères dévêtues. Une gageure ! Âgé de 21 ans, le jeune homme partage simplement son plaisir d’être à moto sur les chemins et les routes de Mayenne. Il commence à se filmer au guidon d’une pit bike YCF, puis sur sa récente acquisition, une Kawasaki Ninja 650. Rejetant l’outrance, ses vidéos font la part belle à l’humour et la convivialité. Kalipso se moque souvent de lui-même et du chemin qu’il lui reste à parcourir pour parfaire sa maîtrise du deux-roues. Et ça marche ! En quelques mois de présence sur le réseau, sa chaîne moto compte déjà 500 000 abonnés.
Pas de racolage
Alors que certains s’amusent sur route ouverte à filmer leur tachymètre avec l’aiguille pointée sur des vitesses
délirantes, Kalipso le floute : « Par précaution, parce que nous savons tous qu’il est difficile de toujours respecter scrupuleusement la vitesse autorisée à moto, et pour ne pas donner le mauvais exemple à mon jeune public (17-25 ans). Je ne veux pas devenir un Youtubeur “mainstream” (conformiste - NDLR) », déclare-t-il face caméra, tout en raillant la tentation trop facile des vidéos racoleuses.
Autodérision d'abord
Cette approche fait mouche à la Mutuelle des Motards qui se reconnaît dans ces valeurs. Elle l’invite donc à un
Open à Magny-Cours pour l’initier au circuit sur une Honda CBR500R Cup. Ce jour-là, c’est Kenny Foray, vice-champion de France Superbike 2016, qui est instructeur. Kalipso arrive sur le circuit dans ses petits souliers. Une récente chute sur une plaque de gasoil a mis à mal sa confiance et ses économies (2 000 € de réparations). « Au-delà de 15 km/h dans un rond-point, je paniquais. Quand j’ai eu cet accident, les choses ont été tellement vite ! Je crois que j’étais déjà assis par terre depuis un bon moment déjà quand j’ai réalisé que j’allais tomber », plaisante-t-il. Son premier tour de circuit génère une bonne dose de stress qui s’estompe peu à peu :
Kenny est très pédagogue. Il se mettait sur le bord de la piste pour me regarder évoluer et me conseiller. Ça m’a beaucoup aidé.
Révélations opportunes
Les tours s’enchaînent, la confiance revient. Il finit par frotter son premier slider sur le bitume. « En arrivant, j’avais bien noté l’espace énorme qui séparait la piste de mon genou. Pas une seconde je n’ai imaginé le poser à terre, c’est venu tout seul. Il faut quand même relativiser, je ne posais que le genou droit, de l’autre côté ça ne marchait pas ! », détaille-t-il avec son humour habituel. Kalipso est reparti comblé de sa journée - « une organisation au top » - et ragaillardi face à la menace des ronds-points.
J’ai beaucoup appris sur la conduite d’une moto malgré les évidentes différences de positionnement entre route et piste. J’ai aussi compris qu’on a parfaitement le droit de se défouler au guidon : il suffit d’aller sur circuit.