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Interview Christophe Guyot (GMT94 Yamaha)

11/06/2019 mis à jour le 24/06/2019
  • Interview
  • GMT94
  • Course
photographe prend en photo christophe guyot

L'emblématique Team Manager du Team GMT94 Yamaha est un partenaire de longue date de la Mutuelle. Investi depuis la saison dernière en Mondial Supersport après avoir quitté l'endurance mondiale au sommet, il nous explique son nouveau projet, résolument orienté vers la jeunesse, et l'opération qu'il monte en partenariat avec la mutuelle des Motards et Yamaha, à l'occasion de la manche française du WSBK à Magny-cours !

Christophe, en 2018 tu relevais un nouveau challenge, quitter l’endurance pour rejoindre le Mondial  Supersport. En 2019 tu réussis l’exploit d’avoir tes deux pilotes dans le top10 à la mi-saison. Content ?

Nous avons réalisé deux podiums dont une victoire en 5 courses disputées. Nous ne nous attendions pas à figurer aussi rapidement avec les ténors du championnat. Alors oui ! Content !

Jules avait déjà un beau palmarès, mais Corentin cela restait un pari non ?

Ce n’était pas un pari. C’est la conviction que nous devons développer un projet en direction des jeunes. Rémi avait pour mission de mettre sur orbite un jeune français.

Une équipe avec un pilote aguerri, et un pilote prometteur, cela va devenir ton tandem gagnant ?

Oui. C’est l’équilibre que nous recherchons pour réussir. Jouer le championnat du monde avec un pilote d’expérience, lui permettre d’atteindre ses objectifs, et atteindre les nôtres : intégrer un jeune talentueux et lui donner sa chance. La stratégie est bien d’avoir un pilote qui serve de locomotive. Il peut être français ou non. Les circonstances ont fait que ce soit jules Cluzel et qu’il est français. C’est évidemment le scénario idéal.

Aujourd’hui comme tu nous le faisais remarquer, tous les champions nationaux en Superbike, que cela soit aux USA, en Angleterre, Espagne ou même en France, ont souvent plus de 35 ans. Tu penses que la relève n’est pas là ?

Après notre 3ème titre mondial en championnat du monde d’endurance, j’ai réalisé une étude de la situation de la vitesse nationale dans le monde. En Angleterre, le champion de Superbike 2017, Shane Byrne avait 41 ans. Tony Elias, champion aux USA, 35 ans. Carmelo Morales, Champion d’Espagne, 40 ans. Le champion Australien, 35 ans. Le champion de France, Kenny Foray, 33 ans. Le très prisé championnat d’Allemagne, l’IDM, avait disparu. J’ai été champion de France en 1998 à l’âge de 36 ans. La différence majeure était que de nombreux jeunes courraient devant ou derrière, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. La jeunesse a déserté car elle n’a plus l’espoir de rouler en mondial si on n’apporte pas de budget. Voilà pourquoi nous nous sommes orientés vers ce nouveau projet. Redonner des valeurs sportives, redonner l’espoir et offrir un guidon au talent seul.

Et un pilote peu connu, jeune, comme Corentin, qui claque une pendule en 1’00 à Carole avec un 600 et performe dès sa première année complète en WSS, ça donne envie à d’autres tu penses ?

Oui. L’espoir est immense. 30 000 followers nous ont rejoints deux mois après l’arrivée de Corentin. Les pilotes appellent de France et du monde entier. Nous répondons à tous. Nous leur redonnons l’envie de revenir en championnat national, car ils savent que nous les observerons.  Ils ont compris que notre objectif est de construire l’avenir.

Tu mets un point d’honneur à ne pas prendre de « pilote payants » ou simplement pour des raisons financières, pourquoi ?

Lorsque nous étions 100 % privés à nos débuts, je n’avais pas les moyens de rémunérer mes coéquipiers. Mais le GMT94 n’a jamais fait payer un pilote. Lorsque j’ai rencontré JCO (NDLR : Jean Claude Olivier, président Yamaha France) en 2003, ma première demande a été qu’il m’aide à ce niveau. Grâce à Yamaha, je pouvais enfin offrir un salaire à nos pilotes. C’était important pour moi. D’abord pour des raisons déontologiques. Stratégiques aussi. Quand on paie un pilote, on peut être exigeant, il peut respecter les valeurs du team, la confiance peut s’instaurer, car il sait que tout sera fait pour gagner. Quand il nous paie c’est l’inverse qui se passe.

... La Mutuelle des motards est militant assureur, le GMT94 est aussi un team militant. En adhérant au club, on supporte, on milite pour un projet orienté vers la jeunesse, vers le futur du sport moto.

J’en déduis que si tes pilotes n’amènent pas d’argent, ils doivent amener leur talent. As-tu fixé des « règles » pour que chaque pilote puisse imaginer un jour intégrer le GMT94 ?

Nous avons des repères. Lucas Mahias a été champion de France Supersport en 2014 en réalisant le grand chelem. Il est ensuite devenu champion du monde. Ses chronos sont notre référence. Lorsque Rémi a détecté le jeune Corentin, nous lui avons d’abord demandé de venir au circuit Carole. Il y a roulé en 1’1’’2 avec un moteur stock conforme au règlement FSBK. À comparer au record en 1’00’’9 de Lucas Mahias. Nous savions alors que viser le top 10 en mondial était réalisable. Ce qu’a fait Corentin. Un pilote français qui roulerait en 1’00’’9 à Carole, en 1’39’’5 au Mans et en 1’43’’00 à Magny-Cours peut espérer devenir champion du monde demain. C’est pourquoi nous proposons à tous les pilotes qui nous sollicitent de s’inscrire dans leur championnat national.

Et tu penses rester avec deux pilotes français en permanence ?

Nous sommes une équipe française. Nous défendons les valeurs de notre pays et devons offrir du rêve à tous les spectateurs et acteurs du sport moto. Nous aurons toujours un pilote français dans notre équipe. Nous sommes également une équipe internationale et l’apport d’un pilote étranger peut être bénéfique. En fonction du niveau de la « locomotive » du team, nous serons capables ou non de présenter un ou deux pilotes français à l’avenir.

Que pense la DORNA (promoteur du championnat) de ces idées ? Qu’en pensent les autres teams ?

Nous avons le soutien de tous. DORNA mais aussi la FFM et l’ensemble de nos partenaires. Un projet résolument humain et optimiste ne peut que susciter enthousiasme et espoir. Les teams qui n’ont pas d’autre solution pour courir que d’utiliser l’argent apporté par leurs pilotes, réaliseront qu’un autre modèle est possible. Nous suscitons des interrogations.

En lançant ton projet Supersport, tu as aussi lancé le club GMT94. Un club ou l’adhésion est totalement gratuite rappelons le. Quel est son objectif ?

C’est du militantisme, La Mutuelle des motards est militant assureur, le GMT94 est aussi un team militant. En adhérant au club, on supporte, on milite pour un projet orienté vers la jeunesse, vers le futur du sport moto.  Le militantisme n’est pas une question d’argent, c’est une question de position, de solidarité. Un d’état d’esprit. L’association des supporters du GMT94 n’a pas de compte en banque, pas de chéquier. Rémi Guyot en est le président. Il veut permettre à tous les adhérents de pouvoir venir nombreux soutenir notre sport. Travailler pour réduire les coûts de chacun, et vivre des courses passionnantes, au cœur du paddock, est sa mission.

L’an dernier tu as mené une bataille avec la DORNA et l’organisateur du WSBK à Magny-Cours pour faire baisser les tarifs des entrées, et aussi, pour les membres de ton club GMT94, ouvrir les paddocks en toute transparence. Un an après, quel bilan en tires-tu et que prévois tu pour 2019 ?

Nous ne cesserons pas de travailler dans cette direction. Et cela ne concernera pas seulement Magny-Cours. Cette année, nous avons obtenu des réductions pour les spectateurs sur tous les circuits du championnat du monde Superbike. L’an passé, à Magny-Cours, nous avions obtenu un billet à 40 € ( au lieu de 65 € ) et deux heures de visite du paddock gratuit. En trois jours, 500 billets ont été vendus, signe que les spectateurs ne sont pas insensibles à une démarche dirigée vers eux. Grâce à la Mutuelle des Motards et à Yamaha France qui financent l’opération, le paddock sera ouvert et gratuit tout le week-end pour l’édition 2019. Le tarif d’entrée sera réduit à nouveau à 40 €. Petit à petit, nous voulons redonner envie aux motards de vivre une belle course de Superbike. Ils soutiendront les pilotes français, en Supersport, en Superbike, et en 300. Magny-Cours 2018 a suscité adhésion et enthousiasme. Les 27-29 septembre 2019 marqueront le renouveau d’une belle aventure pour les passionnés et pour les pilotes qui vibreront face à tous ceux qui viendront les supporter au plus près d’eux.