Grâce à l’association Esprit Larzac, des adolescents du cru ont participé aux « Tasses pour un Bol ». Ce projet pédagogique, initié dès 1986 par la FFMC Loisirs, permet aux jeunes d’organiser de A à Z leur périple au guidon de 50 cm3 à destination du mythique Bol d’Or. Près de 350 kilomètres d’aventure et de passion partagées.
Trouver les machines, les remettre en état, s’initier à la conduite, solliciter des partenaires, préparer l’itinéraire et la logistique, faire la promotion du projet : le programme qu’ont eu à gérer Amélie, Emma, Romain et Gabriel n’a rien d’anodin. Sans parler du voyage lui-même, scindé en deux étapes avec un bivouac en mode camping. L’ensemble de l’aventure est d’ailleurs fort bien détaillé par l’une des protagonistes, Emma, sous l’intitulé « un Bol avec des tasses », à lire sur le site lerepairedesmotards.com. « Depuis le début, ce sont les jeunes qui pilotent le projet. Je déroge à la règle, car c’est la première fois qu’un adulte s’exprime sur le sujet », introduit Laurent Guimard, président de l’association Esprit Larzac.
Motivation éprouvée
Tasses pour un Bol, ateliers mécaniques, grass track... La FFMC Loisirs dynamise l'univers moto.
Une rencontre est à l’origine de cette aventure : « Romain et sa mère m’ont sollicité afin de trouver des solutions pour enrayer la spirale de la démotivation scolaire. À 15 ans, il avait juste adapté ses objectifs à son rythme naturel, sans se forcer. Je lui ai proposé un pari : “si tes résultats remontent, tu iras au Bol d’Or”. Bien sûr, au-delà de “la carotte et le bâton”, l’idée sous-jacente est que le projet se construit par le travail et que le tout permet d’assouvir sa passion, de se faire plaisir », détaille Laurent. Rapidement, deux autres jeunes locaux, eux aussi incertains sur leur orientation professionnelle, se joignent au projet.
Vers l'autonomie
Pour l’équipe pédagogique, qui compte aussi une conseillère d’orientation et une institutrice, l’objectif est que chacun trouve son rôle au service du collectif. « Ce n’est pas le niveau de départ qui compte, c’est la marge de progression de chacun. Très vite, il s’est instauré un climat de confiance qui a permis de mettre en cohérence les objectifs et les moyens. Nous les adultes, nous sommes un peu les “passeurs de plats”. Nous ne sommes pas là pour faire, mais pour permettre », poursuit Laurent.
Surprises variées
L’un des enseignements de cette expérience, c’est que la vitesse légale de 45 km/h imposée aux 50 cm3 pose de gros problèmes de sécurité pour s’insérer dans le flot de circulation sur le réseau limité à 90 km/h. « Et encore pouvions-nous bénéficier de véhicules d’encadrement avec signalisation spécifique ! Au final, le trajet s’est déroulé sans le moindre souci, sans aucune chute. Sur place, les jeunes ont eu la chance de pouvoir assister à un ravitaillement du GMT94, les yeux écarquillés. Au final, l’expérience a permis à tous de faire le plein de partage, de rencontres et de passion, c’est là l’essentiel », se satisfait Laurent.
Résultats prometteurs
Romain continue sur sa lancée et sa moyenne progresse régulièrement. Emma, élève de première, a découvert l’écriture lors de cette expérience et envisage d’en faire son métier en devenant journaliste. Gabriel a été fasciné par l’acquisition de données, qu’il a découverte grâce à l’hospitalité du Lycée des Métiers Pierre Mendès France de Montpellier (team FMR#34 - Bol d’Argent). D’ailleurs, Amélie est élève dans ce lycée où elle prépare un bac pro mécanique moto. « Pour 2018, nous ne savons que deux choses. Il y aura une suite et ce sont toujours les jeunes qui décideront de ce qu'ils veulent faire », conclut Laurent. Une nouvelle démonstration que la passion est un moteur à la puissance inouïe.