À moto, notre liaison au sol se concentre sur une surface équivalente à deux cartes de crédit. Pour garantir sa sécurité, il n’est donc pas judicieux de faire des économies sur la qualité des pneumatiques ! Par contre, moyennant méthode et sensibilité mécanique, leur remplacement est à la portée de chacun d’entre nous. Conseils avant de se lancer dans l’opération.
Choisir son pneu moto
Comprendre la référence du pneu
Chaque modèle de moto a été conçu pour recevoir une monte pneumatique spécifique. Les caractéristiques autorisées sont fixées par l’homologation d’origine du constructeur. Ce dernier indique parfois plusieurs références de pneus compatibles pour un même modèle. La référence d’un pneu moto comprend :
- les dimensions (largeur en millimètres, hauteur en pourcentage de la largeur)
- la structure (B pour croisée, D pour diagonale, R pour radiale)
- le diamètre, exprimé en pouces
- l’indice de charge (chiffre de 21 à 79 - de 83 à 437 kg)
- l’indice de vitesse (lettre de J à Y - de 100 à 300 km/h)
Exemple : 190/55 R 17 75 W
On respecte les indices préconisés
Le code de la route proscrit le montage de pneus moto dont les indices de vitesse et de charge sont inférieurs aux capacités maximales prévues par le constructeur. En effet, un pneu aux bonnes dimensions, mais dont l’indice de charge est plus faible, risque l’échauffement et l’éclatement sous le poids de votre moto. Impossible de déroger à cette règle, y compris pour l’indice de vitesse, même si vous ne roulez jamais à la vitesse maximale de l’indice. Par contre, il est toléré que les indices soient supérieurs à l’origine.
On ne change pas de dimension de pneu
L’équilibre et la tenue de route de la moto sont déterminés par les dimensions des pneus montés d’origine par le constructeur. Si vous montez des pneus différents (plus larges ou plus étroits), vous modifiez le comportement de la machine et risquez d’altérer significativement sa tenue de route, ce qui peut compromettre votre sécurité.
De plus, les jantes de votre moto ne sont pas forcément compatibles avec d’autres dimensions de pneus. Les risques d’anomalies de montage sont élevés (pneu pincé, écrasé, non centré, etc.) et peuvent générer des échauffements anormaux, une usure prématurée, voire l’éclatement du pneu. De plus, un pneu de dimension différente peut, lorsqu’il s’échauffe en roulant, frotter contre des éléments de la moto (bras oscillant, garde-boue, etc.).
On fait attention si on change de type de pneu
La tendance néo-rétro incite de nombreux motards à transformer une moto routière ou sportive en « Scrambler ». La recette d’une telle métamorphose passe par une paire de pneus à tétines, généralement piochée dans les gammes dévolues aux trails. Outre la correspondance des dimensions, parfois aléatoire, il s’agit de vérifier que les indices de charge et de vitesse correspondent bien à la moto transformée. Et à l’usage, il est nécessaire d’adapter son mode de conduite à une monte pneumatique dotée de gros pavés, moins précis en termes de guidage et moins performants en matière d’adhérence, surtout sur chaussée humide.
Pneu moto avec chambre ou sans chambre
Certains pneus appelés « tubeless » sont prévus pour être montés sans chambre à air. Il ne faut surtout pas monter une chambre dedans, car le pneu risque d’être mal « assis » dans sa jante, conçu elle aussi pour être « tubeless », et la chambre risque de surchauffer jusqu’à l’explosion.
On ne met pas un pneu avant à l’arrière et inversement
Certains pneus moto sont conçus pour être positionnés à l’arrière, et d’autres pour l’avant uniquement. Ne pas monter à l’avant un pneu arrière, car le guidage et le freinage de la moto s’en ressentiraient. Ne pas monter un pneu avant à l’arrière, car il ne supporterait pas longtemps les contraintes d’accélérations et de charge.
Eh oui, les pneus ont un sens de rotation !
Si le pneu a un sens de rotation (symbolisé par une fléche sur le flanc), il est impératif de le respecter, car cela affecterait grandement le guidage de la moto, et l’évacuation de l’eau de pluie.
On évite les pneus d’occasion
Difficile de juger de la qualité d’un pneu d’occasion. Les risques de dommages invisibles à l’œil nu sont importants. Il peut avoir été fragilisé par une utilisation à une pression trop faible ou des chocs répétés sur les trottoirs (carcasse endommagée). Pire, il arrive de trouver des pneus moto dont les sculptures ont été rajeunies à la retailleuse. Ne jamais utiliser de tels pneus, car les risques d’éclatement et de crevaison brutale sont extrêmement élevés.
Bon à savoir, la date de fabrication du pneu est indiquée sur son flanc (n° de semaine + année de fabrication). Si par exemple, vous lisez le nombre 2117, il faut comprendre que le pneu a été fabriqué la 21eme semaine de l’année 2017. Plus un pneu est ancien, plus il est sec, et moins il est adhérent, surtout sur sol mouillé. Pour votre sécurité, n’achetez pas un pneu de plus de 5 ou 6 ans, vous le regretterez rapidement. De même si vous utilisez peu votre moto, pensez à changer ses pneus s’ils dépassent cet âge, même s’ils ne sont pas encore au repère d’usure.
Les pneus moto de compétition, c’est pour la piste et jamais pour la route !
Ne jamais monter un pneu prévu pour la compétition (vitesse ou tout terrain) pour rouler sur la route, car sa température idéale de fonctionnement ne pourra pas être atteinte et il n’aura pas une aussi bonne adhérence qu’un pneu routier. En outre, il n’accepte pas les phases successives de chauffe/refroidissement, comme les encaisse un pneu prévu pour un usage routier.
Changer son pneu moto soi-même
Le matériel pour changer ses pneus
Moins de 100 € de budget sont nécessaires pour s’équiper correctement. Une somme qui peut être mutualisée dans un moto-club ou entre amis.
- décolleur de pneu : à partir de 30 €
- équilibreuse manuelle : à partir de 30 €
- levier démonte-pneus : à partir de 10 €
- cales de protection de jante : à partir de 5 €
- masses d’équilibrage : à partir de 10 €
- produit de nettoyage : à partir de 5 €
- produit de montage : eau + savon liquide
La méthode