
D’après l’Agence pour la Lutte contre la Fraude à l’Assurance (Alfa), cette pratique a coûté 2,5 milliards d’euros en 2015. La Mutuelle des Motards a mis en place un dispositif particulier pour lutter contre ce phénomène, coûteux pour l’ensemble de ses sociétaires.
Probablement aussi vieille que l’invention de l’assurance elle-même, la fraude à l’assurance coûte très cher. D’après les chiffres de l’Alfa, en 2015, les assureurs dommage ont relevé 46 255 cas de fraude, soit une hausse de 8% par rapport à l’année précédente. Parce qu’elle pèse sur le montant des cotisations de l’ensemble de ses sociétaires, la Mutuelle des Motards a choisi de perfectionner son arsenal antifraude.
Si notre lutte contre la fraude ne date pas d’hier, nous l’améliorons petit à petit en menant des recherches de plus en plus fines.
Bénéfice du doute
Notre interlocuteur insiste sur le fait que la lutte antifraude, tout en s’appuyant sur la puissance de l’outil informatique, demeure un processus humain conduit par des salariés à la Mutuelle :
Le doute bénéficie toujours au sociétaire. Pour que nous considérions qu’il y a fraude avérée, nous devons disposer d’éléments factuels incontestables.
Sur les 19 000 sinistres déclarés en 2016, 6 000 ont fait l’objet d’une attention particulière du fait d’éléments qui pouvaient laisser penser qu’ils comportaient des éléments suspects. Sur ces 6 000 dossiers, 300 ont nécessité une investigation plus poussée qui a permis de mettre à jour 80 cas de fraudes avérées.
Petits arrangements
Les cas les plus communs sont ceux de sociétaires qui aménagent la réalité ou oublient d’en livrer certains détails
Un automobiliste peut, par exemple, accrocher un plot en béton en manœuvrant puis déclarer un accident de stationnement. Il évite ainsi le malus et l’augmentation de sa prime d’assurance. En deux-roues, le cas le plus fréquent est la déclaration d’un vol après une chute ou une tentative de vente infructueuse. Si la Mutuelle a un doute sur la véracité des faits, elle conduit son enquête en essayant d’en savoir un peu plus sur le sociétaire.
Impact collectif
Si la fraude est avérée, le sociétaire tombe sous le coup d’une déchéance de garantie et ne peut plus prétendre à aucune indemnisation. S’il a déjà été indemnisé, il doit rembourser les sommes perçues. Enfin, si la fraude vise précisément à escroquer la Mutuelle, cette dernière se réserve désormais le droit de demander réparation au pénal. Même si elle reste très limitée en nombre (0,42% des sinistres en 2016), la fraude impacte sur la communauté des sociétaires dans son ensemble.
C’est parce que nous sommes attachés à préserver l’intérêt de tous, que nous devons lutter activement contre les égarements d’un petit nombre.