Changement de moto : pourquoi les 3 premiers mois augmentent le risque d’accident
Changer de moto marque souvent une nouvelle étape dans la vie d’un motard. Nouvelle machine, nouvelles sensations, nouvelles performances : le plaisir est immédiat. Pourtant, cette transition constitue aussi une période de vigilance renforcée. Les analyses de sinistralité montrent en effet une hausse des accidents après un changement de moto, en particulier pendant les trois premiers mois suivant l’acquisition d’un nouveau deux-roues et ce, quel que soit le changement de moto. Ce n’est pas juste une question de cylindrée, de puissance ou encore même lié à une catégorie de permis.
Comme dans toute nouvelle expérience, le temps fera son office, la pratique nous rendra plus vigilant et notre conduite n’en sera que plus sûre. Dans les trois mois qui suivent un changement de véhicule, le risque d’accident est presque doublé par rapport à un changement effectué il y a deux ans. Ce risque diminue progressivement.
Une nouvelle moto, de nouveaux repères à acquérir
Chaque moto possède ses propres caractéristiques : poids, équilibre, géométrie hauteur de selle, réponse moteur, freinage ou aides électroniques.
Un détail souvent négligé, et qui a toute son importance, concerne la différence de comportement routier entre une roue avant en 21 pouces et une en 17 pouces par exemple. Bon nombre de motard « surfent » sur cette vague des trails ou maxi trails sans se soucier de ce détail, qui peut parfois générer des surprises.
Cependant, même un motard expérimenté doit réapprendre ses repères. Les automatismes développés sur l’ancienne moto ne sont pas toujours adaptés à la nouvelle, il faut se laisser le temps de s’approprier de nouvelles habitudes, découvrir ces nouvelles sensations au guidon, s’adapter aux modes de conduite et comprendre sa monture et le comportement qu’elle aura.
Il est aussi essentiel de prendre le temps de s’habituer à cette nouvelle ergonomie. Chaque modèle a ses particularités : position de conduite, hauteur de selle, angle du guidon, répartition des commandes… Ces différences influencent votre confort et votre maîtrise. Avant de reprendre la route comme avant, familiarisez-vous avec ces éléments pour rouler en toute sécurité et profiter pleinement de votre nouvelle machine.
Cette période d’adaptation, qui s’étend sur les premières semaines, explique une partie de l’augmentation de la sinistralité observée après un changement de deux-roues.
Des performances parfois plus exigeantes
Le changement de moto s’accompagne fréquemment d’une évolution vers un modèle plus puissant ou plus performant. Accélérations plus franches, comportement dynamique différent, freinage plus incisif : ces éléments peuvent surprendre et entraîner des erreurs d’appréciation, surtout lorsque la maîtrise de la machine n’est pas encore complète.
La combinaison entre nouveauté et performances accrues augmente mécaniquement le niveau de risque.
Effet nouveauté et confiance excessive
L’enthousiasme lié à l’achat d’une nouvelle moto, renforcé par la présence d’équipements de sécurité modernes, peut générer une confiance excessive. Cette sensation peut conduire à une baisse de vigilance et à une prise de risque involontaire, en particulier durant les premiers mois d’utilisation.
Les aides électroniques restent des outils d’assistance : elles ne remplacent ni l’anticipation ni l’expérience du motard.
Un changement de moto, souvent un changement de pratique
Passer d’un roadster à une sportive, d’une moto légère à un trail ou reprendre la route après une pause implique parfois de nouveaux usages : trajets plus longs, roulage sur autoroute, conduite en duo ou avec bagages. Ces situations, découvertes progressivement après le changement de moto, exposent à des risques différents et demandent une adaptation spécifique.
Prévention : les bons réflexes après un changement de moto
À la Mutuelle des Motards, la prévention est au cœur de l’action. Limiter le risque d’accident après un changement de moto, surtout les trois premiers mois, passe par une approche progressive et responsable.
Quelques conseils clés :
- Reprendre la route progressivement et sans chercher ses limites trop tôt,
- Privilégier des itinéraires connus au départ afin de tester les réactions de la moto,
- Tester progressivement freinage et accélération,
- Ajuster les réglages de la moto (suspensions, ergonomie, pneus),
- Envisager un stage de perfectionnement ou de reprise de guidon.
Une transition à vivre en toute sécurité
Changer de moto est une expérience enrichissante, à condition de respecter une phase d’adaptation indispensable. En restant attentif aux risques spécifiques liés à cette transition, notamment au début de l’utilisation, chaque motard peut réduire la sinistralité et profiter durablement du plaisir de rouler.