Le GMT94 en championnat du monde Supersport : ambition partagée

« Confirmer notre implication auprès du GMT94 dans ce nouveau programme n’a rien d’anodin pour la Mutuelle des Motards. Si le soutien qu’elle a apporté à cette équipe depuis 25 ans lui a permis de dessiner ce parcours exemplaire jusqu’à aujourd’hui, l’avenir s’annonce exaltant à plus d’un titre et nourrit aussi notre image d’équipe gagnante. Je suis certain que cette démarche aura de l’écho dans le paddock. En effet, l’équipe du GMT94 ne se contente pas de se reposer sur ses lauriers et ose quitter sa zone de confort, tout en conservant la ferme intention de faire encore bouger les lignes dans le milieu de la compétition moto. Cela démontre une fois de plus sa pugnacité à aller jusqu’au bout d’un projet à la fois ambitieux et profondément humain », précise Patrick Jacquot, Président-directeur général de la Mutuelle. 

Engagement commun

La personnalité du team manager n’est bien sûr pas étrangère au succès de son équipe ni à la réussite de ce qui est devenu avec la Mutuelle bien davantage qu’un partenariat : une histoire commune. Patrick Jacquot poursuit : « Homme de conviction, Christophe Guyot a toujours eu à cœur de promouvoir les valeurs de solidarité et de recherche de l’excellence au service de la jeunesse. Il a un don pour faire circuler l’énergie ! C’est un engagement sincère autour d’un véritable enjeu que la Mutuelle défend elle aussi depuis sa création, tant avec les salariés et les bénévoles, qu’avec ses partenaires et l’ensemble du monde de la moto. Transmettre, accompagner et conseiller les jeunes afin qu’ils trouvent leur place dans un univers qui ne leur est pas familier est fondamental pour notre développement commun. Et au final, il est formidable que le projet porté par Christophe et son équipe reste à hauteur de femme et d’homme, en prenant soin de maintenir la confiance et le respect au centre des relations. C’est exemplaire ».

Interview de Christophe Guyot, Team manager du GMT94

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L’annonce de l’arrêt du GMT94 en endurance a suscité une vive émotion et beaucoup de déception, qu’en penses-tu ?
C’est un choc émotionnel compréhensible puisque nous évoluons tous dans un milieu de passionnés. L’endurance nous a permis d’affirmer notre identité, et surtout de réaliser de belles choses, avec trois titres mondiaux à la clé ! Mais pour moi, ce départ est avant tout l’accomplissement d’un objectif clairement annoncé depuis la création du GMT94, qui est de nous consacrer à la vitesse au niveau mondial.

Pourquoi effectuer ce changement de trajectoire maintenant ?
Le GMT94 est impliqué en vitesse depuis toujours et construit sa progression méthodiquement. Mon meilleur souvenir de pilote est d’ailleurs le titre de champion de France Superbike 1998 que j’ai décroché au guidon d’une machine privée. C’était le premier d’une série de quatre titres de champion de France de vitesse (1998, 2009, 2015, 2016). Mais pour évoluer au niveau mondial, il nous fallait pouvoir être compétitifs avec notre machine d’endurance adaptée au Superbike, ce que le règlement ne permettait pas à l’époque. Il privilégiait d’abord les usines et la course à l’armement, tout comme en Supersport. Mais en 2014, le règlement Supersport a évolué et nous convenait beaucoup mieux. Nous avons décidé de poursuivre le programme d’endurance jusqu’au titre de champion du monde 2017 tout en préparant notre saison en mondial Supersport. Et alors qu’on s’y engage cette année, toutes les dates du calendrier d’endurance ont été identiques à celles du Supersport… Ces doublons de dates génèrent pour nous une situation intenable, car on ne peut pas courir deux lièvres à la fois ! Voilà les raisons de ce choix.

Le GMT94 engagé en championnat du monde de vitesse ressemblera-t-il à celui que nous connaissons ?
Bien sûr, nous ne lâchons rien ! Nous restons une équipe indépendante, où les bénévoles et les salariés sont associés aux décisions et où les jeunes ont toute leur place pour découvrir et apprendre l’univers de la course. J’ajouterai même que maintenant, l’ADN de l’équipe, toujours avide de nouveaux challenges, va pouvoir pleinement s’exprimer dans les projets pour la vitesse.

Comment comptez-vous vous distinguer ?
La vitesse mondiale a beaucoup changé. Aujourd’hui, le seul talent ne suffit plus pour percer et trouver sa place sur la grille de départ. Un pilote qui ne dispose pas d’un budget minimum de 200 000 euros n’intéresse aucun team manager ! Il n’y a plus aucun pays où un jeune inconnu puisse s’imposer en sortant de nulle part, façon « Continental Circus » des seventies. Nous voulons donc nous affirmer dans ce milieu comme l’écurie qui accueille et fait éclore les talents. Forts de notre expérience, nous prendrons le temps de former les pilotes, de les faire évoluer, tout en apportant de la fraîcheur, de l’optimisme et de l’envie dans le paddock.

Et l’objectif, c’est bien de décrocher un titre ?
Évidemment, nous voulons devenir champions du monde de vitesse ! La progression de notre pilote Corentin Perolari durant cette première saison Supersport est de très bon augure et nous donne confiance en l’avenir. Cette catégorie est la mieux adaptée aujourd’hui pour que le GMT94 atteigne son objectif. Ensuite, il y a le mondial Superbike un cran au-dessus, mais on ne s’interdit rien (rires). Il suffit juste de ne pas oublier, comme le rappelle le titre d’une chanson d’AC/DC, que « It’s a long way to the top » ! (Le chemin est long jusqu’au sommet).